samedi 12 novembre 2016

Marceline Desbordes-Valmore. Le nid solitaire






Le nid solitaire

Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace.
Va voir ! et ne reviens qu'après avoir touché
Le rêve... mon beau rêve à la terre caché.

Moi, je veux du silence, il y va de ma vie ;
Et je m'enferme où rien, plus rien ne m'a suivie ;
Et de son nid étroit d'où nul sanglot ne sort,
J'entends courir le siècle à côté de mon sort.

Le siècle qui s'enfuit grondant devant nos portes,
Entraînant dans son cours, comme des algues mortes,
Les noms ensanglantés, les voeux, les vains serments,
Les bouquets purs, noués de noms doux et charmants.

Va, mon âne,âme au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace.
Va voir ! et ne reviens qu'après avoir touché
Le rêve... mon beau rêve à la terre caché 

Marceline DESBORDES-VALMORE   
1786-1859



© édition Thierry Bisch

5 commentaires:

  1. "Va, mon âne, au-dessus de la foule qui passe,
    Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace."

    Heu ... Je ne comprends pas bien ce que son âne va faire dans l'espace ?

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    1. Demandez à Chagall... Chez lui les ânes volent !

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    2. Des dizaines et des dizaines d'ânes qui volent :
      https://www.google.fr/search?q=chagall+ane&rlz=1C5CHFA_enFR503FR503&espv=2&biw=1593&bih=705&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwill5H5nbrQAhUJNhoKHUh8CvoQ_AUIBigB


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  2. Pourquoi pas l'espace ? Les ânes, ça ose tout.
    C'est même à ça qu'on les reconnait.

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    1. Absolument.
      Voici qui doit en boucher un coin à Aukazou.

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