samedi 31 décembre 2016

Nuageneuf en vœux !








Parmi les nombreux poèmes et billets
déposés ici tout au long de l'année,
celui-ci est sans doute le plus court:



Nous vous remercions de vos visites
et souhaitons poursuivre avec vous tous
cette balade en poésie encore longtemps.

Mais surtout, que cette année 2017 soit,
pour vous et tous ceux que vous aimez
et qui vous aiment,
une année de bonheurs partagés ,
où chaque saison s’annonce par de nouvelles joies,
pour voguer de privilèges en découvertes,
de bisous doux en gros câlins,
de fantaisies en réussites…

Bref, nous vous souhaitons
une année plus belle que jamais !


Nuageneuf




 



René Magritte
La corde sensible, 1960


vendredi 30 décembre 2016

Magritte. La page blanche








René Magritte. La page blanche, 1967



Une des dernières toiles de Magritte dont le titre est, une fois encore, tout un symbole. 





Note : Certains y voient un hommage à Stéphane Mallarmé avec lequel il avait entretenu des liens intellectuels étroits. Il s’agit en fait de la dernière oeuvre achevée de René Magritte, avant sa mort le 15 août 1967. Un hommage à Mallarmé, qui méditait sur l'impossibilité de l'écriture à conserver la blancheur de la page, cette lune surgissant dans une situation impossible: devant les feuilles plutôt qu'au-dessus ou derrière elles.

« Moi aussi j’aime voir des feuilles qui cachent la lune. Mais si on en voyait derrière la lune, ce serait inouï, la vie aurait enfin un sens ! » René Magritte


Provenance du tableau original: Musée Magritte - Musées Royaux des Beaux-arts de Belgique, Bruxelles




jeudi 29 décembre 2016

Pierre DAC, l'immense











« Gloire à ceux qui ont forgé silencieusement mais efficacement le fier levain qui, demain ou après-demain au plus tard, fera germer le grain fécond du ciment victorieux, au sein duquel, enfin, sera ficelée, entre les deux mamelles de l'harmonie universelle, la prestigieuse clef de voûte qui ouvrira à deux battants la porte cochère d'un avenir meilleur sur le péristyle d'un monde nouveau ! »



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André Isaac, dit Pierre Dac, est né le 15 août 1893 à Châlons-sur-Marne, il est mort le 9 février 1975 à Paris. 


mercredi 28 décembre 2016

HOMOPHONIE. Presque tout... sur tout








Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !
LAMARTINE


Là, tout n'est qu'ordre et beauté, 
Luxe, calme et volupté
BAUDELAIRE 


"Le poème, qu'est-ce que c'est ?
M'a demandé une fillette :
Des pluies lissant leurs longues tresses,
Le ciel frappant à mes volets,
 Un pommier tout seul dans un champ
CAREME


Les enfants sont sans passé et c'est tout le mystère de l'innocence  magique  de leur sourire. 
 Extrait de Le Livre du rire et de l'oubli
KUNDERA         


Tout a été dit cent fois
Et beaucoup mieux que par moi
Aussi quand j'écris ces vers
C'est que ça m'amuse
VIAN    



L'amour, dans l'anxiété douloureuse comme dans le désir heureux, est l'exigence d'un tout.
Il ne naît, il ne subsiste que si une partie reste à conquérir.
On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier.
PROUST




Et c'est tout ! (pour aujourd'hui) 







samedi 24 décembre 2016

Les fêtes de Hanouka commencent ce soir.




Pendant que les chrétiens fêteront Noël, les Juifs se réuniront autour de la fête de Hanouka. Pour cette année 2016, les festivités se dérouleront du samedi 24 décembre au dimanche 1er janvier.

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Les fêtes de Hanouka commencent donc ce soir 24 décembre
Pour les Juifs, Hanouka est la fête des lumières.
La pratique la plus célèbre liée à cette fête est l'allumage des huit bougies.


une ménorah (c'est à dire un chandelier) avec ses bougies allumées.




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Note sur HANOUKA

Pour les juifs, Hanouka est la fête des lumières. La pratique la plus célèbre liée à cette fête est l'allumage de huit bougies, qui a lieu chaque soir de la fête dans chaque foyer, en mémoire de cette fiole d'huile pure, retrouvée prodigieusement après la victoire du peuple juif contre les grecs, et dont l'huile a brûlé miraculeusement pendant huit jours, temps nécessaire pour fabriquer une nouvelle huile. L'allumage de la première bougie a donc lieu ce samedi soir et ainsi de suite chaque soir, de droite à gauche, jusqu’à la huitième bougie.     
Le Talmud rapporte que les grecs avaient souillé intentionnellement et systématiquement l'huile destinée  à l'allumage de la ménorah. Ils ne l'ont ni utilisée, ni détruite. Quelle était donc réellement leur intention ?
Pour comprendre ceci, il faut avant tout saisir la nature du conflit entre les juifs et les grecs. Les grecs ne désiraient pas la destruction physique des peuples conquis, mais voulaient les assimiler à leur culture. Ils n'interdisaient pas la pratique de la Torah, dont ils aimaient la sagesse et la beauté, mais ils la refusaient en tant que révélation divine transcendante. Ce principe était contraire à leur philosophie.

On comprend ainsi qu'ils désiraient que l'huile soit souillée. Ils signifiaient ainsi leur volonté que la lumière de la ménorah, symbole de la lumière de la Torah, ne relève pas d'une pureté spirituelle mais simplement du domaine humain.




vendredi 23 décembre 2016

LVB (Ludwig van Beethoven)




Réparation d'oubli


Cet article aurait dû paraître le 17 décembre. Oubli ou/et omission. Il célèbre la naissance à Bonn de Ludwig van, comme on disait dans les années 70 du siècle dernier chez les branchés intellos de Greenwich Village à New-York City.




©M.Charles Schultz




Outre Ludwig van, les deux autres, dans le même milieu, étaient dénommés WAM et JSB.

Ludwig van, WAM and JSB (prononcez djé - esse - bi),
ça ne s'invente pas !

jeudi 22 décembre 2016

Hugo. Demain, dès l'aube







Illustration : le manuscrit d'Hugo.





Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 Victor HUGO



Note : composé de trois quatrains d’alexandrins en rimes croisées, ce court poème   n’a pas de titre, si bien qu’on le désigne traditionnellement par son incipit, c’est-à-dire les premiers mots qui le composent : Demain, dès l’aube .Il constitue le poème XIV de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations dont il ouvre la deuxième partie intitulée  Aujourd’hui 1843-1855.



mercredi 21 décembre 2016

PREVERT. Quelqu'un



Quelqu'un



Un homme sort de chez lui
C'est très tôt le matin
C'est un homme qui est triste
Cela se voit à sa figure
Soudain dans une boîte à ordures
Il voit un vieux Bottin Mondain
Quand on est triste on passe le temps
Et l'homme prend le Bottin
Le secoue un peu et le feuillette machinalement
Les choses sont comme elles sont
Cet homme si triste est triste parce qu'il s'appelle
Ducon
Et il feuillette
Et continue à feuilleter
Et il s'arrête
A la page des D
Et il regarde à la colonne des D-U du...
Et son regard d'homme triste devient plus gai plus clair
Personne
Vraiment personne ne porte le même nom
Je suis le seul Ducon
Dit-il entre ses dents
Et il jette le livre s'époussette les mains
Et poursuit fièrement son petit bonhomme de chemin



Jacques PREVERT
in Paroles




...C'est un homme qui est triste

Cela se voit à sa figure...

Edward Munch
Mélancolie
1891


mardi 20 décembre 2016

Emile Verhaeren. Amours rouges. Extrait






Amours Rouges 

(extrait)

(...)    
Se regardant toujours et s’attirant l’un l’autre,
Ils se sont abattus, haletants et troublés.
Et c’est alors un cri des sens, une fringale,
Un assouvissement de désirs et d’instincts,
Un combat chair à chair de gouge avec son mâle,
Des étreintes de corps à se briser les reins,
Des vautrements si fous que l’herbe en est broyée
Comme après un assaut de vents et de grêlons,
Les buissons cassés net et la terre rayée
D’un grattage lascif de pieds et de talons.
Elle sert de sa chair autant qu’elle en demande,
Sans crier, se débattre ou simuler des peurs,
Ne craignant même plus que le village entende
L’explosion d’amour qui saute de leurs cœurs.
Ils songent aux fureurs échauffantes des bêtes,
Aux printemps allumant l’ardeur dans les troupeaux,
Aux chevaux hennissants, aux vaches toujours prêtes
A se courber au joug amoureux des taureaux.
Et lui, - roi de ce corps pâmé, lui maître d’elle,
Le choisi, parmi tous, pour mener le déduit,
La voyant dans ses bras frissonner comme une aile,
Sent son orgueil de gars puissant monter en lui.
Ses assauts enfiévrés comme un choc de rafales
Traversent la fureur de leurs accouplements,
Ses spasmes ont des cris plus profonds que des râles,
Son rut bondit sur elle avec des jappements,
Il voudrait l’accabler dans une ardeur plénière,
Et lui broyer les sens sous des poids de torpeur,
Et ce débordement de lutte dernière
Devient rage à tel point que leur amour fait peur.



Emile Verhaeren
Extraits du poème AMOURS ROUGES  
Les flamandes, 1883


...La voyant dans ses bras frissonner comme une aile,
Sent son orgueil de gars puissant monter en lui...

Egon SCHIELE
L'étreinte, 1917  

...Et ce débordement de lutte dernière
Devient rage à tel point que leur amour fait peur.

Egon SCHIELE
Couple d'amants, 1914








samedi 17 décembre 2016

Marceline Desbordes-Valmore. La jeune fille et le ramier






    



    La jeune fille et le ramier


Les rumeurs du jardin disent qu’il va pleuvoir ;
Tout tressaille, averti de la prochaine ondée :
Et toi qui ne lis plus, sur ton livre accoudée,
Plains-tu l’absent aimé qui ne pourra te voir ?



    Là-bas, pliant son aile et mouillé sous l’ombrage,
Banni de l’horizon qu’il n’atteint que des yeux,
Appelant sa compagne et regardant les cieux,
Un ramier, comme toi, soupire de l’orage.


Laissez pleuvoir, ô cœurs solitaires et doux !
Sous l’orage qui passe il renaît tant de choses.
Le soleil sans la pluie ouvrirait-il les roses ?
Amants, vous attendez, de quoi vous plaignez-vous ?
  

    Marceline Desbordes-Valmore


Toile de tête d'article:

Picasso
Femme aux pigeons
1930
 pastel sur papier kraft marouflé sur toile, 200 x 185 cm, 
Musée national d’art moderne, Paris




Picasso

Femme au pigeon