jeudi 13 avril 2017

Jules RENARD. Journal, 1910, extraits




Edmond ROSTAND. Décidément, Jules RENARD l'appréciait peu !



1er février.

Chantecler. 131 et 133, dans un petit coin. A Cyrano et à L'Aiglon, pour la répétition générale et pour la première, nous avions des places au premier rang. C'est l'échelle de la gloire.

Rostand est surtout un indifférent littéraire. Nous sommes tout au moins ses confrères : il ne nous lit pas.

L'artificiel lui suffit au point qu'il se passionne pour lui comme si c'était la vérité.

Il ne recherche pas, mais il accepte.

Est-il plus tranquille ? Touche-t-il la gloire ? Ne souffre-t-il pas du moindre succès d'un autre ?

Il peut marcher tout le temps sur un tapis, mais il est obligé de vivre la bouche dans l'air, à tous les miasmes. (*)

Servitude. Etre l'obligé d'un homme qui se conduit comme une fripouille. (*)

Certains menteurs ont un tel besoin de mentir qu'on a pitié d'eux et qu'on les aide.(*)

Je connais quelques vers de Chantecler, dit Capus. Ils sont beaux et stupides : beaux quand Guitry me les dit, stupides quand je les écoute.

(*) Renard s'adressait-il par anticipation à l'illusionniste ?

 Jules RENARD 
1er février 1910. 


 Pas rancunier, E.ROSTAND !...

(fac-similé d'une correspondance de ROSTAND à RENARD)    

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