dimanche 2 avril 2017

Macron. Il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne ou La possibilité d'une (tu)île



La possibilité d'une (tu)île





1-  Nous sommes en train de vérifier l’omnipotence du marketing, avec un produit qui sort aujourd’hui et auquel il est difficile d’échapper. La possibilité, c’est le caractère de ce qui peut se réaliser, la possibilitas latine, mot issu du verbe latin potere, pouvoir. De nombreux mots tournant autour du pouvoir y sont apparentés, comme despote ou époux. Et même omnipotence. Nul n’ignore que celle-ci est précaire et que « il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne (*) ». D’où le titre.


(*)L'expression ''il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne'' veut dire que l'on peut être très riche et être ruiné du jour au lendemain. L'origine de l'expression vient de l'histoire de Marcus Manlius Capitolinus qui habitait une maison sur le Capitole à Rome en 390 avant JC. 

Cet homme repoussa les Gaulois avec ses soldats et connut tous les honneurs mais quelques temps après, il fut accusé de soutenir les pauvres et il fut jeté de la Roche Tarpéienne. L'expression montre ainsi qu'en très peu de temps, on peut avoir les honneurs et tomber dans la plus grande déchéance rapidement.


2-  Qui peut l’ignorer ? L'illusionniste E.Macron a pris position contre les grévistes de… l’île de la Guyane.

Et les réseaux sociaux de se gausser.
A quel archipel cette île appartient-elle ? Est-ce ainsi que l’on enseigne la géographie à Henri IV, ce lycée parisien de l’élite, à Sciences Po et à l’ENA dont E. M. est un éminent produit ? Qui a envie de s’embarquer avec un timonier qui connaît les cartes marines aussi bien que le capitaine du Costa-Concordia ?

Mais ils n’ont rien compris : toutes les notions, toutes les certitudes, tous les droits sociaux doivent être soumis à la critique : l’ubercandidat à la magistrature suprême applique déjà l’ubergéographie.


3-  Peu après les ides de Mars, le rire saisit Emmanuel Macron, et le rire nous dit qu’il n’était pas digne, car le rire salit celui qu’il désigne. Et il advint donc que, visitant la Réunion, Macron fit face aux caméras qui l’interrogeaient sur un autre bout de France où l’on écume contre la mère patrie. La Guyane était en proie à la grève, et qu’en pensait le candidat ? Il dit alors ceci : « Bloquer le fonctionnement de l’île », comme le faisaient des grévistes, n’était pas une bonne idée. Et l’on rit. Car, voyez-vous, la Guyane n’est pas une île. Et l’on rit de Macron qui disait que la Guyane est une île quand elle est un morceau de terre à flan de Brésil, en haut à droite de l’Amérique du Sud. On rit de Macron, ce fort en grec et en latin, que les contingences géographiques laissaient froid. Sur Twitter – ce musée de l’éphémère – quelque chose montait, les lazzi des adversaires étaient heureux de dénoncer l’imposture.

Macron, déjà, en décembre, en Guadeloupe, avait qualifié « d’expatriée » une métropolitaine venue travailler sur l’île (car la Guadeloupe, elle, est une île). Ignorance, désinvolture, mépris pour les Outre-mer ? Le dossier s’alourdissait. Les macroniens paraient le danger. Ils auraient pu plaider la fatigue, ou le lapsus (car la Réunion, aussi, est une île). Ils choisiraient l’infaillibilité de Macron, qui peut avoir raison, même dans l’absurde. On parle, en Guyane, de l’ « île de Cayenne », au cœur du territoire, et sur cette île se trouve l’aéroport, et, évidemment, Macron parlait de cette île… 

Il suffit. Il suffit ! Non?






Mais revenons plutôt à nos moutons...puisque le dimanche il n'y a pas photo!















































1 commentaire:

  1. Comment dire pour rester courtois ? Macron est un instrument de mesure, une sorte de thermomètre. Il pénètre... et ses scores supputés, en attendant la vérité des urnes,vous donnent une assez bonne image du décervelage général et quotidien, produit par tant d'heures de télé, cumulées à tant d'heures de tablettes, de jeux vidéos, de publicité audio et visuelle, de consumérisme. A quoi il faut nécessairement ajouter le bourrage de crâne opéré par toutes les antennes et toutes les stations de Feu le Service public et par celles du CAC40.

    Le résultat prochain de cette entreprise de mystification (pilotée, soyons honnêtes, de main de maître!) nous apportera une bonne mesure de notre degré d'abrutissement collectif.

    RépondreSupprimer

Merci d'utiliser cet espace pour publier vos appréciations.