mardi 2 mai 2017

Marceline DESBORDES-VALMORE.





"On a si peu de temps à s’aimer sur la terre !
 
Oh ! qu’il faut se hâter de dépenser son cœur !"




Marceline Desbordes-Valmore
in Révélation, 1833



Appelez la « Marceline » 
La bibliothèque municipale de Douai dans le Nord porte désormais le nom de Bibliothèque Marceline Desbordes-Valmore.
Il n’y a pas eu de baptême officiel mais le nom de « Marceline » est sur le bâtiment et nous pouvions prendre la liberté de donner à la bibliothèque le prénom de cette douaisienne de génie. 

Marceline Desbordes a quitté Douai à l’âge de dix ans en 1796 et n’y est revenue bien plus tard que pour de courts séjours chez des amis, lors de voyages pour des destinations plus lointaines. Elle a gardé toute sa vie une nostalgie de son  enfance douaisienne embellie dans ses souvenirs et a chanté sa ville natale dans ses vers. Elle en a aussi beaucoup parlé dans ses lettres à ses très nombreux correspondants, dont les douaisiens Saudeur, Duthilloeul et Obez, et surtout à son frère Félix Desbordes qui est mort en 1851 à l’Hospice de la rue du Canteleu. 

Donner à la bibliothèque le nom de « Marceline », comme on dit affectueusement et pour faire court, était aussi une justice à rendre à cette autodidacte de génie, grande amoureuse, auteur à succès, épistolière fébrile et femme d’une générosité hors de toute norme commune à son époque. La Bibliothèque Marceline Desbordes-Valmore conserve plus de 10 000 manuscrits de la poétesse : lettres autographes, copies anciennes de lettres, manuscrits d’œuvres poétiques, notes diverses et épreuves imprimées corrigées. 



Pierre-Jacques Lamblin
 Directeur de la bibliothèque




Statue de Marceline à Douai
photo Nuageneuf

Note:
Cette statue de pierre exécutée en 1957 et inaugurée le 6 juillet 1958 est l’œuvre d’Albert BOUQUILLON et se situe, Chevet de l’église Notre-Dame, rue de Valenciennes à Douai.

C’est d’ailleurs au 126 de cette même rue qu’est née le 20 juin 1786 Marceline, fille de Félix peintre en armoiries ruiné par la Révolution; elle connaît une enfance très mouvementée. Elle doit interrompre ses études, et partir avec sa mère rejoindre un riche parent en Guadeloupe, pour tenter de redresser une situation financière précaire. A leur arrivée, une épidémie de fièvre jaune sévissait sur l’Ile et emporta sa mère. Après cet éprouvant voyage, Marceline Desbordes décide de revenir à Douai et devient comédienne. Ses premiers succès l’amènent à Rouen puis à Paris où elle rencontre en 1808 le grand amour de sa vie Henri de Latouche. Leur liaison durera une trentaine d’années. En jouant à Bruxelles la Rosine du barbier de Séville de Rossini, elle fit la connaissance de Prosper Lanchantin, un acteur de second ordre, dit Valmore, qu’elle épousa en 1817. Elle s’éteignit seule à l’âge de soixante treize ans à Paris en 1859.

Marceline Desbordes-Valmore publie en 1825 son premier recueil poétique.
En 1860, à titre posthume est publié un recueil de « Poésies » dont « Les Séparés »
Ce dernier poème fut d’ailleurs mis en musique et interprété, en 1997 par Julien Clerc. Ensuite, en février 2016, c'est Pascal Obispo qui met en musique des textes de poèmes de Marceline, avec son album "Billet de Femme".
 
 
La statue actuelle est en fait la troisième que la Ville de Douai fit élever en la mémoire de sa poétesse. En effet, une première en bronze (Édouard HOUSSIN) inaugurée le 13.07.1896 a disparu lors de la première guerre et remplacée par une autre cette fois en pierre (Alexandre DESCATOIRE) est inaugurée le 13.07.1936. Cette fois l’œuvre est victime de la seconde guerre mondiale lors des bombardements du 19 mai 1940.

Toutefois, la dernière statue de Marceline réalisée par Albert BOUQUILLON, a été remplacée, début 2005 par une copie en résine inaltérable aux outrages du temps.


           

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