mercredi 12 juillet 2017

Paul Valéry. A la profonde rose





A la profonde rose


SOMBRE ET PROFONDE ROSE, ANTRE D'OMBRE ODORANTE,
Ô Rose de plaisir, dont le plaisir est pleur,
Rose humide d'espoir d'une caresse errante
Sur ses bords de calice où la chair se fait fleur,


D'une eau délicieuse, ô molle Rose, enivre,
Jusqu'à l'excès divin du bonheur animal,
Un coeur fuyant l'affreuse aventure de vivre
Qui boive ce poison de son étrange mal...


Laisse fondre sur toi la lèvre favorite
Dont l'oeuvre toute tendre et sinueuse irrite
Plus, toujours plus en toi, toujours plus de douceur ;


Tandis que la beauté qui te porte palpite
Et palpitante inspire une tendresse soeur
Que son soupir appelle et qui se précipite...


Paul VALERY  
in  Corona et Coronilla
(Ed. Fallois, 2008 - p. 49)



Illustration : CONVERGENCE 1 - Photo aimablement offerte par J.-M.D.






Illustration : CONVERGENCE 2 - Photo aimablement offerte par J.-M.D.


4 commentaires:

  1. Une espèce de perfection qui m'a souvent mis un peu mal à l'aise...

    Même dans cette luxuriante évocation du sexe féminin, le cerveau semble retenir la main.



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  2. Trop profonde Rose, n'en finit pas, même en 2017 d'heureusement déranger.

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  3. J'ai beau révérer Valery, j'avoue que ce texte me dérange pour des raisons tout à fait différentes, et néanmoins convergentes, de celles du premier intervenant.
    Ce n'est pas que le cerveau semble retenir la main qui me dérange, c'est le détournement de la rose mystique à des fins érotiques. Ratage complet à mon sens puisqu'on n'atteint ni à la mystique, ni à l'érotisme. Une coquille de noix vide.

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