C'est la rentrée !... (2)
* * *
Hier, dans C'est la rentrée (1), nous évoquions le poème "Maîtresse, embrasse-moi" de Pierre de Ronsard. Est-ce trois siècles plus tard la réponse que tint Paul Verlaine à l'âme de la Pléiade, au prince des poètes ?
A poor young Shepherd
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer :
J'ai peur d'un baiser !
Pourtant j'aime Kate
Et ses jeux jolis.
Elle est délicate,
Aux longs trait pâlis.
Oh ! que j'aime Kate !
C'est Saint-Valentin !
Je dois et je n'ose
Lui dire au matin…
La terrible chose
Que Saint Valentin !
Elle m'est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise !
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer :
J'ai peur d'un baiser !
Paul VERLAINE
in Romances sans paroles
Ariettes oubliées.
Le Baiser à la dérobée
Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) et Marguerite Gérard (1661-1837). Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg
Pas au mieux, le Popaul.
RépondreSupprimerDevrait relire les sonnets de Pierrot.