mardi 14 mai 2019

Obaldia. Le "Zizi" perpétuel




Innocentines, enfantines, comptines... Moments de grâce où dansent les mots sans rides, où la fraîcheur de l'inspiration allie le rire à l'émotion. Source vive. Invitation à une cure de jouvence !
Et ces " Poèmes pour enfants et quelques adultes " sont un dimanche dans l'oeuvre d'Obaldia. Et, pour nous tous, une merveilleuse récréation.



Le "Zizi" Perpétuel



Mon petit frère a un zizi
Mais moi, Zaza,
Je n'en ai pas.

Mon petit frère a un zizi
Toujours placé au bon endroit
Mais moi, Zaza,
Je n'en ai pas.
Pourquoi?

Il me le montre sans répit
Pour me donner du dépit
Pour se donner un air gaulois
Pour m'enfoncer dans l'désarroi!

Il me le sort en catimini
En tapis rouge en tapinois
Et le le fait toucher du doigt:
C'est assez doux
Comme caoutchouc
Mais y'a pas de quoi
Perdre la foi.

Et moi, et moi, moi je me dis
Pourquoi mon frère a un zizi
Dans quel tiroir se font les lois?

Le jour et la nuit
Son zizi le suit
Toujours placé au bon endroit.

Et moi, Zaza, dans les draps blancs
J'ai beau me tâter
Me tâter souvent
A la place où c'aurait dû été
Que du vent! Que du vent!

"Tu verras Zaza
Avec mon zizi
Un jour je serai le Roi"
Qu'il dit 
Tout en lui collant tout autour du sparadrap.

A la fin c'est énervant
De manquer obstinément
De cette sorte d'émolument.

Si j'ai le regard zoulou
Si j'ai le nombril sournois
Si je fais des coups en d'ssous
Si je pousse de guingois
Si je ne fais pas mon poids
Faut pas demander pourquoi!

Mais pourquoi?
Pourquoi?

René De Obaldia






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