Il s'appelle 11 novembre
Il faut aller à Ypres
Il faut essayer de nommer les morts tous les morts
Il faut réchauffer les morts de dix-huit ans
Il faut réchauffer mon arrière-grand-père qui n'a jamais eu mon âge
Il faut lire les plaques les croix et nommer encore nommer
Il faut croiser les centenaires avec l'accent écossais et le coquelicot en papier à la boutonnière
Il faut se promener à Vimy, sur la crête au-dessus du bassin minier dans la brume bleue et dorée
Un arbre pour un mort une forêt un mémorial immense et les noms les noms gravés encore les noms les noms des morts
Il faut que les larmes montent aux yeux pour la dernière relève
Nommer pour réchauffer nommer dans le bleu et l'or du ciel d'Artois du ciel des Flandres
Nommer les morts tous les morts
Jérôme LEROY
..."nommer dans le bleu et l'or du ciel d'Artois"...
Le Parc Mémorial Canadien de Vimy
Ce monument représente l'hommage le plus impressionnant que le Canada a rendu à ceux de ses citoyens qui ont combattu et donné leur vie au cours de la Première Guerre mondiale,
Points culminants stratégiques, offrant des vues imprenables sur le bassin minier, les collines de l’Artois qui furent à plusieurs reprises le cadre de violents et sanglants combats.
Points culminants stratégiques, offrant des vues imprenables sur le bassin minier, les collines de l’Artois qui furent à plusieurs reprises le cadre de violents et sanglants combats.
Le Mémorial canadien de Vimy est le plus prestigieux des monuments canadiens d’Europe, devenu terre canadienne « un don de la nation française au peuple canadien » et symbole de l'histoire internationale, sur lequel sont gravés les noms des victimes des combats. Il a été élevé à la mémoire des 66000 jeunes canadiens ayant laissé leur vie ici et en France et commémore la bataille du 9 avril 1917.
Le Monument fait plus qu'indiquer l'emplacement des combats dont les Canadiens tirent plus de fierté que de toute autre opération de la Première Guerre mondiale. II représente un hommage à tous ceux qui ont combattu pour leur pays durant ces quatre années de guerre et, en particulier, à ceux qui ont donné leur vie. Sur le socle du Monument, sont gravés dans la pierre, en français et en anglais, les mots suivants :
Le Monument fait plus qu'indiquer l'emplacement des combats dont les Canadiens tirent plus de fierté que de toute autre opération de la Première Guerre mondiale. II représente un hommage à tous ceux qui ont combattu pour leur pays durant ces quatre années de guerre et, en particulier, à ceux qui ont donné leur vie. Sur le socle du Monument, sont gravés dans la pierre, en français et en anglais, les mots suivants :
À LA VAILLANCE DE SES FILS PENDANT LA GRANDE GUERRE, ET EN MÉMOIRE DE SES SOIXANTE MILLE MORTS, LE PEUPLE CANADIEN A ÉLEVÉ CE MONUMENT
On notera par ailleurs la réalisation de la sculpture monumentale du sculpteur Canadien Seymour Allward qui travailla onze années durant pour ériger le monument mémorial de Vimy ainsi que différentes statues.
II a fallu onze mille tonnes de béton et de maçonnerie pour ériger la base du monument et cinq mille cinq cents tonnes de pierre, importée de Yougoslavie, pour les pylônes et les sculptures. La construction de cet ouvrage gigantesque commence en 1925; onze ans plus tard, le 26 juillet 1936, le roi Édouard VIII dévoilait le Monument commémoratif du Canada à Vimy.
Parc de 110 ha. constitué d'une multitude d'arbres et d'arbustes du Canada qui y ont été plantés pour rappeler les bois et les forêts du Canada. Depuis le sommet de la crête, on bénéficie d'un magnifique panorama de l'Artois. Aujourd'hui, autour de cette "montagne du souvenir" les trous d'obus, les tranchées et les souterrains restaurés font revivre cette journée historique, à la fois si lointaine et si proche.
La terre sur laquelle est érigé le monument commémoratif du Canada à Vimy a été cédée au Canada par la France en 1922, en reconnaissance des sacrifices accomplis par le Canada lors de la Première Guerre mondiale et pour la victoire remportée par les troupes canadiennes lors de la bataille pour la capture de la crête de Vimy en avril 1917.
"Il faut que les larmes montent aux yeux pour la dernière relève" (...)
RépondreSupprimerUn des plus simples, dépouillés, sensibles, magnifiques poèmes écrits pour honorer tous les poilus.
Merci Jérôme Leroy.
Pensées...
RépondreSupprimerLa Guerre et ce qui s’ensuivit
Les ombres se mêlaient et battaient la semelle
Un convoi se formait en gare à Verberie
Les plateformes se chargeaient d’artillerie
On hissait les chevaux les sacs et les gamelles
Il y avait un lieutenant roux et frisé
Qui criait dans la nuit sans arrêt des ordures
On s’énerve toujours quand la manœuvre dure
Et qu’au-dessus de vous éclatent les fusées
On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n’être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
Le train va s’en aller noir en direction
Du sud en traversant les campagnes désertes
Avec ses wagons de dormeurs la bouche ouverte
Et les songes épais des respirations
Il tournera pour éviter la capitale
Au matin pâle On le mettra sur une voie
De garage Un convoi qui donne de la voix
Passe avec ses toits peints et ses croix d’hôpital
Et nous vers l’est à nouveau qui roulons Voyez
La cargaison de chair que notre marche entraîne
Vers le fade parfum qu’exhalent les gangrènes
Au long pourrissement des entonnoirs noyés
Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemine et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour
Arrêt brusque et quelqu’un crie Au jus là-dedans
Vous bâillez vous avez une bouche et des dents
Et le caporal chante Au pont de Minaucourt
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri
Aragon, Le Roman inachevé (1956), « La Guerre et ce qui s’ensuivit »
Oui, Soluto, il y a ce magnifique poème d'Aragon, dont Léo Ferré a extrait le sublime
RépondreSupprimerpour en faire un de ses chefs d’œuvre : "Tu n'en reviendras pas."
"Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit"...
Jacques
Le poème de Leroy
RépondreSupprimerqui nomme les morts, tous les morts
et les larmes qui montent aux yeux
dans le bleu et l'or du ciel d'Artois
pour le dernier appel
des morts, de tous les morts
Quel blog !
RépondreSupprimerJ'adore ce blog !
SupprimerVous nous faites rougir !
Rougissez, Nuage, rougissez toujours, et rougissez encore, pourvu que vous continuiez !
SupprimerAdmirable poème.
RépondreSupprimerJe ne le dis jamais à voix haute sans qu'y viennent se mêler les larmes.
J.