La chanson de Marie n’importe
Son rire de débarcadère
et ses éclats de corail
font partout naître dans l’air
des feux-follets feux de paille,
et ses cheveux de gaieté
ont l’odeur de soupirail
du bon pain chaud de l’été.
On l’appelle Marie n’importe,
n’importe quoi, n’importe quand,
Marie qui ferme pas les portes,
Marie qui a toujours le temps.
On l’appelle Marie n’importe,
n’importe quoi et n’importe où,
et qu’importe qui entre et sorte ;
Marie rit toujours à feu doux,
Marie n’importe,
n’importe quoi
et n’importe où,
Marie yeux doux.
Le coeur sur la main du jour,
elle donne sa langue au chat,
elle donne raison à l’amour,
au caprice à l’entrechat
et ses yeux de belvédère
zébrés d’éclairs de chaleurs
rient au moindre souffle d’air.
On l’appelle Marie n’importe,
n’importe quoi, n’importe quoi,
Marie gaie de toutes les sortes,
Marie la cascade à coeur joie.
On l’appelle Marie n’importe,
Marie qui dit n’importe quoi,
la Marie à tu et à toi
Marie n’importe
n’importe quoi
et n’importe où
Marie yeux doux.
Celui qu’élira Marie
il aura bien de la chance
d’être mari de Marie.
An lit de sa préférence
où Marie rira sa vie
ah, si tu voulais m’élire,
Marie, je serai ravi !
Car toi seule, Marie m’importe,
m’importe tant, m’apporte tout,
toi qu’on nomme Marie n’importe,
n’importe quoi et n’importe où.
Car toi seule, Marie, m’emportes
et me fait aller n’importe où.
Ouvre-moi, ouvre-moi ta porte
et ferme sur moi tes yeux doux
Marie n’importe
emporte-moi
que je t’emporte
et puis c’est tout.
Claude ROY
Claude ROY, 1915-1997
"Son rire de débarcadère
RépondreSupprimeret ses éclats de corail
font partout naître dans l’air
des feux-follets feux de paille,
et ses cheveux de gaieté
ont l’odeur de soupirail
du bon pain chaud de l’été."
Comme c'est joli, ce portrait sans retouche...
¸¸.•*¨*• ☆
L'amour est bien de cette chaleur creusant par dessous les mois.
RépondreSupprimerMerci, cher Nuage.