On doit à Jules Supervielle cet heureux aphorisme : "Les souvenirs sont du vent, ils inventent les nuages."
C'est vous quand vous êtes partie
C'est vous quand vous êtes partie,
L'air peu à peu qui se referme
Mais toujours prêt à se rouvrir
Dans sa tremblante cicatrice
Et c'est mon âme à contre-jour
Si profondément étourdie
De ce brusque manque d'amour
Qu'elle n'en trouve plus sa forme
Entre la douleur et l'oubli.
Et c'est mon cœur mal protégé
Par un peu de chair et tant d'ombre
Qui se fait au goût de la tombe
Dans ce rien de jour étouffé
Tombant des autres, goutte-à-goutte,
Miel secret de ce qui n'est plus
Qu'un peu de rêve révolu.
Jules Supervielle
in La Fable du monde
1938
..."C'est vous quand vous êtes partie"...
Amedeo Modigliani trouva sur son passage Jeanne Hebuterne,
une jeune étudiante en art, qui fit quelques peintures.
Elle devint sa muse. Tout deux
étaient faits l’un pour l’autre, diront leurs amis. « Jeanne fut la seule femme qui ait vraiment compris Amedeo. Jeanne fut l’amour de sa vie et pour elle, il était Dieu. » Se nourrissant de leur passion, Jeanne et Amadeo s’installèrent dans un vieil atelier à Montparnasse. Il fit 26 tableaux de Jeanne. Pour lui, elle représentait l’idéal féminin dans sa recherche artistique. une jeune étudiante en art, qui fit quelques peintures.
Elle devint sa muse. Tout deux
Dès les premières poses de Jeanne, il lui dira :
« Je ne peindrai tes yeux que lorsque je connaitrai ton âme… »
Modigliani, Portrait de Jeanne, Profil, 1918
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"Zyeux mystèryeux"
Si l'on juge par cette toile miraculeuse, Amedeo connut l'âme de Jeanne.
RépondreSupprimer-"L'âme" dites-vous? Sans doute mais pas que! semble-t-il...
SupprimerQui myeux que Célestine pouvait illustrer cet article !
RépondreSupprimerCatherine, merveillyeuse inconnue, vous avouez publiquement vos féminines amours. Comme on vous comprend et comme on vous envie! Bonne chance et...venez nous narrer!
SupprimerIL n'y a pas que la toile qui est miraculeuse, le poème de Jules l'est tout autant, je trouve! Et quelques vers si tendres, si délicats, si murmurant la douleur narrent bellement la souffrance du poète. Supervieille est un grand poète qu'on n'apprend plus à l'école et c'est bien dommage. Tout comme l'autre Jules, Verhaeren. Merci Nuageneuf! Continuez
RépondreSupprimerEt le rapprochement du poème et de la toile, c'est le petit miracle, presque quotidien, de notre cher Nuage...
SupprimerAllons, allons, c'est trop, c'est trop d'honneur! Continuez à nous complimenter et bientôt vous verrez, nous oserons nous exprimer à la première personne du singulier! (que nous sommes!)
Supprimer-"Il en rougit le traître" in Cyrano, tirade des nez.
Bon. C'est tout pour aujourd'hui.