dimanche 8 janvier 2017
Eluard. Je t'aime
Je t'aime
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Paul Eluard
in Le Phénix, 1951
Constantin Brâncuşi.
Le baiser, 1907
Constantin Brâncuşi (1876-1957) est un sculpteur roumain.
Dans Le baiser (1907) même taille dans la figure, qui s’inscrit dans un cube à la base, et des deux personnages, des deux têtes, des deux yeux se touchant presque de part et d’autre d’une verticale, l’ensemble dessinant un demi-cercle, lui-même inclus dans les bords de la chevelure. Le tracé horizontal puis oblique des bras réunit l’ensemble.
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"Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues"
RépondreSupprimerUn immense poète peut nous faire entendre cela.
J.
C'est exactement ce que j'ai pensé en relisant ce poème, vous m'avez devancée.
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