lundi 24 avril 2017

Mansour. La nuit le ciel est





La nuit le ciel est un sexe ouvert
Le feu s’assoupit l’eau oisive se meurt
Le corps perd ses forces bien avant minuit
                   Désirant se voir mort il meurt déjà
Le temps n’est plus qu’un caveau funèbre
Pour celui qui halète dans la superstition
Les cadavres se souviennent de la mort
Longtemps après les quarante jours d’usage
La poussière n’étouffe que le déjà oublié
Les morts respirent
Le regard troué
La bouche étirée par le jeu électrique
De l’immense bâillement
De l’éternuement final
Par l’aspiration et le sanglot
Par le hoquet et le dernier rot
Si l’amour est le fils de l’oeil


Le feu fils du bois
Et le vent fils du vide
Même les forêts peuvent espérer le brûlot
Y a-t-il douleur plus amoureuse de son aiguillon
Que la mienne
Le vinaigre ravive les blessures anciennes

L’insomnie aiguise les branches de l’étoile
Un souffle trop brusque et elle s’évapore
Si Dieu est un cerf-volant
Qui diable est George Sand





Joyce Mansour 
in Faire signe au machiniste
1977
©Louise Pressager

... Si Dieu est un cerf-volant
Qui diable est George Sand ...







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