Juins de Paris
Juin ton soleil ardente lyre
Brûle mes doigts endoloris
Triste et mélodieux délire
J'erre à travers mon beau Paris
Sans avoir le coeur d'y mourir
Les dimanches s'y éternisent
Et les orgues de Barbarie
Y sanglotent dans les cours grises
Les fleurs aux balcons de Paris
Penchant comme la tour de Pise
Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l'électricité
Les tramways feux verts sur l'échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines
Les cafés gonflés de fumée
Crient tout l'amour de leurs tziganes
De tous leurs siphons enrhumés
De leurs garçons vêtus d'un pagne
Vers toi toi que j'ai tant aimée
Moi qui sais des lais pour les reines
La complainte de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal-aimé
Et des chansons pour les sirènes
Guillaume Apollinaire
in La chanson du mal aimé
1913
1913
...Y sanglotent dans les cours grises
Les fleurs aux balcons de Paris...
Piet MONDRIAN
La Place de la Concorde
tableau commencé en 1938, terminé en 1943
...Soirs de Paris ivres du gin...
Marc CHAGALL
Le quai de Bercy, 1953
Il m'a toujours semblé que le dernier quintil est d'inspiration nervalienne. Suis-je la seule à le penser ?
RépondreSupprimerBien difficile de vous répondre. Carla Bruni, pardon, car Labrunie n'écrivit-il pas sous une photo de lui : "Je suis l'autre"... Il faudrait peut-être chère Aukazou préciser un peu.
Supprimer"Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
RépondreSupprimerMon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. "