Pour son premier conseil, le président français s’est heurté à la réalité des 27 sur les travailleurs détachés et les investissements chinois.
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Décrit par la presse allemande en « sauveur de l’Europe », représenté marchant sur l’eau à la une de The Economist, Emmanuel Macron est vite redescendu sur terre ce vendredi à Bruxelles. Sur les deux sujets pour lesquels il se faisait fort de faire bouger l’Europe, la circulaire sur les travailleurs détachés et le contrôle des investissements chinois dans les secteurs stratégiques, il est revenu bredouille ce vendredi soir à Paris.
En fait, Emmanuel Macron perpétue après Nicolas Sarkozy et François Hollande une tradition bien française. Sitôt élu, le nouveau président arrive en bombant le torse à son premier conseil européen avec la ferme intention de « réorienter l’Europe ». Plus de croissance et moins de rigueur budgétaire pour Sarkozy, plus de social pour Hollande, plus de protection contre le dumping pour Macron. Et à chaque fois le nouvel élu se heurte à la réalité d’une communauté à 28 puis 27 où les intérêts français sont rarement majoritaires.
Couple franco-allemand
Il faut dire qu’avec les pays d’Europe centrale, gros pourvoyeurs de travailleurs détachés, Emmanuel Macron n’a pas été très diplomate. La Pologne et les autres n’ont pas du tout apprécié de s’entendre rappeler par le nouveau venu dans une interview à des quotidiens européens que « l’Europe n’est pas un supermarché ». La Première ministre polonaise Beata Szydlo lui a répondu qu’il devrait choisir entre « étaler dans les médias son antipathie à l’égard des États d’Europe centrale » ou « parler des faits » avec les dirigeants de ces mêmes pays.
Pour faire bouger les lignes de cette circulaire sur les travailleurs détachés qui a fait tant de mal chez nous à l’idée européenne, Emmanuel Macron aura bien besoin du soutien d’Angela Merkel avec laquelle il a affiché ce vendredi l’image d’un couple franco-allemand reprenant la vie commune après une longue période d’éloignement et de méfiance mutuelle.
© et pcc Hervé Favre pour V.D.N. le 23 juin 2017
Lapalissade : " Affirmation ou réflexion niaise par laquelle on exprime une évidence ou une banalité." (source CNRTL)
RépondreSupprimerExemple : "Revenir bredouille à l’Élysée, d'un sommet de l'UE ou d'un tête à tête à Berlin" est une lapalissade.
Billevesée : " Propos, écrit vide de sens et souvent erroné. Synonymes, baliverne, faribole, sornette.Par extension : Idée, comportement, occupation ou préoccupation frivole, sans fondement réel. Synonymes, chimère, futilité, niaiserie." (source CNRTL)
Exemple : "S'imaginer que les allemands finiront par accepter les Euro-bonds, c'est à dire par accepter de mutualiser les dettes, c'est à dire par accepter de passer à la caisse" est une billevesée.
Couple Franco-Allemand. Ne vaudrait-il pas mieux parler de "duetto" ? Le duetto étant un " Petit duo à deux voix". Ce qui permettrait de substituer à ce couple à la Dubout une expression plus réaliste :
"Duetto pour Grosse Caisse et Pipeau". "Duetto pour Grandes Orgues et Flageolet".