jeudi 16 novembre 2017

Obaldia. Le secret








...Mais d’un seul coup j’ai bien vu
Un navire dans le ciel
Traîné par une sauterelle
Sur des vagues d’arc-en-ciel !





Le secret

Sur le chemin près du bois
J’ai trouvé tout un trésor :
Une coquille de noix
Une sauterelle en or
Un arc-en-ciel qu’était mort.

À personne je n’ai rien dit
Dans ma main je les ai pris
Et je l’ai tenue fermée
Fermée jusqu’à l’étrangler
Du lundi au samedi.

Le dimanche l’ai rouverte
Mais il n’y avait plus rien !

Et j’ai raconté au chien
Couché dans sa niche verte
Comme j’avais du chagrin.

Il m’a dit sans aboyer :
" Cette nuit, tu vas rêver. "
La nuit, il faisait si noir
Que j’ai cru à une histoire
Et que tout était perdu.

Mais d’un seul coup j’ai bien vu
Un navire dans le ciel
Traîné par une sauterelle
Sur des vagues d’arc-en-ciel !



René de Obaldia
in Innocentines
Poèmes pour enfants et quelques adultes



3 commentaires:

  1. Un peu d'innocence, ça fait du bien.

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  2. Le cher René fêtera son centenaire en octobre prochain. Si la petite sauterelle veut bien continuer de tirer le beau navire de son existence à travers les irisations de l'Arc en Ciel...

    Il aura résisté obstinément à toutes les modes, à tous les sots, à toutes les impostures, à tous les faiseurs et à toutes les intimidations des Grands Prêtres de la Kültur. Pas mal, non ?

    Ses mémoires sont un joyeux festin : "Exobiographie", 1993, chez Grasset.

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    1. @R.Cavalié et En passant

      Si la France distinguait, comme le fait le Japon, ses «trésors nationaux vivants», René de Obaldia serait de la partie! Il appartient depuis l'orée du XXIe siècle à une autre compagnie, tout aussi prestigieuse, l'Académie française. René de Obaldia y occupe le 22e fauteuil, qui fut celui de François Mauriac et de Julien Green. Etc, etc.

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