jeudi 2 novembre 2017

Renard



 Nous poursuivons la publication d'extraits arbitrairement choisis
dans le Journal de Jules RENARD











16 mars.


Nulla dies sine linea. Et il écrivait une ligne par jour, pas plus.
Mais pourquoi Claudel écrit-il d’une façon Tête d’Or, La Ville, et d’une autre ses compositions pour obtenir le poste de vice-consul à New York ? L’artiste doit être le même quand il prie et quand il mange.



17 mars.


Claudel parle comme la machine à parler de Schwob. Ses lèvres se soulèvent comme de lourdes tentures à de violents courants d’air. Il parle avec un système de palettes.
La gloire, c’est d’abord une belle plage. On se roule dans son sable fin, puis, bientôt, on sent une odeur mauvaise, celle des poissons que les femmes viennent vider sur le bord.
Surmenons-nous, surmenons-nous pour vivre vite et mourir plus tôt.




21 mars.


Il ne tient pas à son argent, il ne tient qu’à l’argent des autres.




in Journal, 1893






1 commentaire:

  1. Très intriguant : " Il ne tient pas à son argent, il ne tient qu’à l’argent des autres."



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