jeudi 21 décembre 2017

Anniversaire






21 décembre 1958 - 21 décembre 2017


Le 21 décembre 1958, 
le général de Gaulle est 
élu président de la République.






Charles de Gaulle, président de la République





Depuis 1954, la rébellion contre la présence française enflamme les départements de l’Algérie. "Les événements", comme on dit alors pour désigner pudiquement de véritables opérations militaires, se traduisent par des milliers de victimes. L’envoi du contingent, l’enlisement, les attentats, l’emploi de la torture, l’impuissance des gouvernements qui se succèdent à Paris sont le signe du crépuscule de la IVe République, contestée dès sa mise en place en 1946. 
Pour sortir de cette crise un sursaut s’impose. Il viendra d’un homme, le général de Gaulle, retiré des affaires publiques, aidé de quelques collaborateurs audacieux et d’une circonstance particulière : la rébellion contre Paris, le 13 mai 1958, de Français d’Algérie qui s’emparent du siège du gouvernement à Alger avec l’aide des officiers supérieurs responsables du maintien de l’ordre.L’armée a pris le pouvoir en Algérie, elle est incarnée par des officiers républicains, combattants de la Seconde Guerre mondiale. Pour les Français, elle a un visage : le général Jacques Massu. Pour ces officiers, seul le général de Gaulle peut maintenir la présence française en Algérie.Revenir au pouvoir dans un contexte de coup d’Etat militaire est un dilemme pour de nombreux partisans du retour du général de Gaulle. Le 15 mai, dans l’Express, François Mauriac fait part de son trouble : "Nous espérons toujours en de Gaulle, mais non en un de Gaulle qui répondrait à l’appel d’un Massu. La grandeur de De Gaulle, c’est d’appartenir à la nation tout entière. Puisse-t-il ne pas dire un mot, ne pas faire un geste qui le lierait à des généraux de coup d’Etat". 
Le même jour le général de Gaulle se dit "prêt à assumer les pouvoirs de la République". Le 24 mai, l’insurrection algéroise atteint la Corse. Le 29, le Président de la République René Coty annonce qu’il se tourne « vers le plus illustre des Français ». Le général de Gaulle accepte de devenir Président du Conseil. Il est investi par l’Assemblée nationale le 1er juin et les pleins pouvoirs sont accordés au nouveau gouvernement avec pour mission d’établir un nouveau projet de Constitution. Seuls le Parti communiste, une minorité de la SFIO et quelques personnalités isolées comme Pierre Mendès-France et François Mitterrand refusent ce qu’ils considèrent être un coup de force. 
Le 4 octobre 1958, la nouvelle Constitution est promulguée, elle s’inscrit dans le droit fil des conceptions institutionnelles du général de Gaulle, celles du discours de Bayeux de 1946. 


Le 21 décembre 1958, 
le général de Gaulle est 

élu président de la République

et devient le premier président de la Ve république

Il prend officiellement ses fonctions le 8 janvier 1959, charge qu’il exercera jusqu’au 27 avril 1969.




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Les nouvelles institutions ne remettent pas en cause le mode d’élection du Président de la République, ni la durée du mandat présidentiel. Par rapport aux institutions de la IIIe et de la IVe Républiques dans lesquelles seuls les parlementaires élisaient le chef de l’Etat, le collège électoral présidentiel est seulement élargi aux conseillers généraux, aux membres des assemblées des territoires d’outre-mer et aux représentants élus des conseils municipaux. Le 21 décembre 1958, ce collège représente 81 764 grands électeurs. Elu, le général de Gaulle nomme Michel Debré Premier ministre. Le gouvernement comprend outre des représentants de l’Union pour la nouvelle République (UNR), le parti gaulliste victorieux aux élections législatives de novembre 1958, des socialistes de la SFIO (jusqu’en 1960), des démocrates-chrétiens et des indépendants. 



2 commentaires:

  1. Encore gamin mais déjà attentif à la vie publique, je voyais, sur un mur en face de mon domicile, des affiches qui titraient " La S.F.I.O à l’avant-garde de la 5ème République" !
    Les "colleurs" étaient ceux-là mêmes qui défilaient quelques mois plus tôt en criant "Non au pouvoir personnel ! Non au fascisme !"

    Étonnant, non ?

    En fait pas du tout ! Déconsidérés par leur politique en Algérie qui n'ouvrait aucune perspective de règlement réaliste, complices de gouvernements ayant sinon autorisé, au moins honteusement couvert de nombreuses pratiques de torture et de "corvée de bois" et surtout ayant laissé l'Armée prendre le pas sur l'Autorité politique sur place, la plupart des socialistes se sont fait, en 1958, contre mauvaise fortune bon cœur.
    Pour cynique qu'il fut leur calcul était fondé.

    1: Le Général finirait bien par régler l'atroce conflit qu'ils avaient eux laissé pourrir sans y apporter de solution.
    2: Ils pourraient se refaire une respectabilité et une santé électorale dans le sillage du nouveau Président et de la Vème République.

    L'histoire valida assez largement le choix de leur coopération temporaire avec le... "pouvoir personnel". Puisque 7 ans plus tard, débarrassés du fardeau algérien, ils trouveront avec l'élection présidentielle de 1965 l'occasion d'une brillante réhabilitation et d'une résurrection assez inespérée, en se rangeant, comme un seul homme, derrière l’étendard du pourfendeur du..."Coup d’État permanent", François Mitterrand !

    Morale de l'histoire (que chacun connait): les électeurs ont la mémoire courte.Singulièrement les français.
    Et les passions partisanes permettent de passer de grands coups d'éponge magique sur les pires turpitudes !

    Merci Nuage pour ce rappel d'un anniversaire important et très largement oublié.







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    1. Merci de ce témoignage et de l'analyse que vous nous faites partager.
      (Il nous a paru intéressant, sinon important, de rappeler cette date fondatrice certes bien loin des remplissages baveux du quotidien)

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