Charles Dobzynski, lors de la remise du prix Apollinaire en 2008
Il choisit Dieppe en 1985 comme seconde résidence. La ville inspirera toute une série de poèmes que l'on trouve dans son livre, La vie est un orchestre , couronné en 1992 par le prix Max Jacob.
Charles Dobzynski fut le président du Prix Apollinaire.
Lui avait eu le don d’échapper aux rafles et aux arrestations, en particulier la rafle du Vel’d’Hiv’ dont il se souviendra dans son œuvre: «La police du quartier tirée à quatre épingles verrouille le silence. Il faudra fracturer le soleil. Bonder les autobus. Mais tout se tait. Le pays porte le deuil muet de ceux que l’on déporte…» in Journal alternatif, 2000.
* . * . *
Un fax
m'annonce mon propre décès.
Condoléances
familles effeuillées
amis qui voilent de neige
leur miroir.
Le défunt ne lègue à la science pour dissection dyslexique que sa langue morte avant lui.
Le deuil à blanc
met le cadavre en quarantaine.
S'écroulent par rangées les souvenirs
dominos déminés
de la nomination.
La couronne me guette avec ses dents gâtées et des fleurs brusquement deviennent immondices qu'on jette sur la tombe.
Vivant je m'insurge:
que cesse la mascarade !
J'arrache mes orbites
à l'obituaire.
Ma peau n'est pas mon suaire.
J'invite par un faire-part
mes survivants virtuels
au rendez-vous des fausses connivences
et des profanations.
J'accepte que l'on enterre ma vie de glaçon qui a fondu en moi insoupçonnée.
La cérémonie de mes errements
funéraires
me réinvente
un destin irremplaçable
mais posthume.
m'annonce mon propre décès.
Condoléances
familles effeuillées
amis qui voilent de neige
leur miroir.
Le défunt ne lègue à la science pour dissection dyslexique que sa langue morte avant lui.
Le deuil à blanc
met le cadavre en quarantaine.
S'écroulent par rangées les souvenirs
dominos déminés
de la nomination.
La couronne me guette avec ses dents gâtées et des fleurs brusquement deviennent immondices qu'on jette sur la tombe.
Vivant je m'insurge:
que cesse la mascarade !
J'arrache mes orbites
à l'obituaire.
Ma peau n'est pas mon suaire.
J'invite par un faire-part
mes survivants virtuels
au rendez-vous des fausses connivences
et des profanations.
J'accepte que l'on enterre ma vie de glaçon qui a fondu en moi insoupçonnée.
La cérémonie de mes errements
funéraires
me réinvente
un destin irremplaçable
mais posthume.
Charles Dobzynski
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