...à propos des "Cydalises"
Le terme "Cydalise(s)" ne figure dans aucun dictionnaire. En classe de troisième, nous fûmes amenés à découvrir l'œuvre de Gérard de Nerval. Ses poèmes nous séduisaient beaucoup, en tout cas plus que ses romans. Deux éléments restèrent gravés dans notre mémoire. Primo, le suicide d'icelui que l'on retrouva pendu. Déjà le professeur de français retenait notre attention frondeuse par cette anecdote qu'il semblait agréer : Nerval se serait pendu, le 26 janvier 1855, à une grille d'égout rue de la Vieille-Lanterne, à l'endroit même où se trouvait le trou du souffleur du Théâtre de la Ville ! L'image était trop belle pour n'y pas croire !... Secundo, le mot "Cydalises"devint pour nous un des plus mots de la langue française et remplaça sans difficultés "anorexie" qui en faisait office jusque là.
Près de soixante ans plus tard, l'internet nous a donné le loisir d'interroger les très distingué(e)s correspondant(e)s du Dictionnaire de l'Académie française. Nous vous livrons leur réponse particulièrement éclairée :" (...) Quant à "Cydalises", le terme désigne d'abord, du nom de l'une d'entre elles, les jeunes amies des artistes, de la "bohême galante" qui entourait Théophile Gautier et Gérard de Nerval rue du Doyenné. Mais ce nom à consonance grecque est peut-être forgé aussi à partir des mots grecs "kudos", gloire, renommée et "lusis", action de délier, dissolution. Outre le sens qu'on peut ainsi déduire, l'intérêt du terme "cydalises" tient assurément à ses sonorités et son harmonie."
Nn
Les Cydalises
Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau.
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !
Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !
Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !
L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux ...
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !
Gérard de NERVAL
In Odelettes, 1853
Alexandre CABANEL
La naissance de Vénus, 1863
Evoquant cette toile de CABANEL, Théophile Gauthier écrit : " Son corps divin semble pétri avec l'écume neigeuse des vagues. Les pointes des seins, la bouche et les joues sont teintées d'une imperceptible nuance rose..."
Le tableau de Cabanel m'évoque certaine porcelaine, quant aux Cydalises de Nerval, je comprends maintenant pourquoi 1 certaine Novelette me faisait penser à lui quand je la jouais au piano
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RépondreSupprimerMerci de cette indication. Nous avons cherché le sens de Novelette et restituons ci-dessous la définition qui suit :
MUS. Pièce de caractère, de genre divertissant, généralement gaie, que l'on peut rapprocher du rondo en dépit d'intermèdes simples et mélodieux (d'apr. Mus. 1976). Les Novelettes de Gade, de Poulenc.
"Je revois les Novellettes de Schumann, pour qui j'étais quelque peu injuste. Il est vrai, cette musique est d'une absence d'art presque totale, d'une sorte d'ingéniostié un peu sommaire, mais qui laisse paraître une inspiration vraiment jaillissante et une ferveur très authentique" (Gide,Journal, 1928, p.888).