Celui qui rentre par hasard
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le cœur de la forêt
Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
À la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
René Guy Cadou
In Hélène ou le règne végétal
1981
René-Guy et Hélène Cadou
"Toute poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l’universel."
RépondreSupprimerRené-Guy Cadou
:-)
Merci cher JJ pour cet ajout enrichissant.
SupprimerJ'ai affiché du "Cadou" entre autres sur les murs, à lire, à lire... pour plein de petits yeux (et du nouveau Carl Norac avec un défi d'écriture bref (ils adorent écrire sur les murs) BEAU COMME...)
RépondreSupprimer- Comme... Beau comme un Coran? Trève de mauvaise plaisanterie, vous convoquez Norac avec bonheur ,chère Christine. Grand poète contemporain s'il en est. Merci de cette piqure de rappel.
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