mardi 27 août 2019

Mansour. Poésies





Les machinations aveugles

Les machinations aveugles de tes mains
Sur mes seins frissonnants
Les mouvements lents de ta langue paralysée
Dans mes oreilles pathétiques
Toute ma beauté noyée dans tes yeux sans prunelle
La mort dans ton ventre qui mange ma cervelle
Tout ceci fait de moi une étrange demoiselle


Fièvre

Fièvre ton sexe est un crabe
Fièvre les chats se nourrissent à tes mamelles vertes
Fièvre la hâte de tes mouvements de reins
L'avidité de tes muqueuse cannibales
L'étreinte de tes tubes qui tressaillent et qui clament
Déchirent mes doigts de cuir
Arrachent mes pistons
Fièvre éponge mort gonflée de mollesse
Ma bouche court le long de ta ligne d'horizon
Voyageuse sans peur sur une mer de frénésie


Invitez-moi

Invitez-moi à passer la nuit dans votre bouche
Racontez-moi la jeunesse des rivières
Pressez ma langue contre votre œil de verre
Donnez-moi votre jambe comme nourrice
Et puis dormons frère de mon frère
Car nos baisers meurent plus vite que la nuit


Gibier de macadam

Il y a vos mains dans le moteur
Mes cuisses sur le caisson
Le frein entre mes genoux
Votre chair contre ma peau
Il y a un oiseau sur le ventilateur
Un homme sous les roues
Vos mains dans le moteur
Qui jouent avec un clou
Il y a un cri dans le moteur
Un gendarme et son calepin
Une route dans le rétroviseur
Du vent entre mes genoux
Un colosse sans tête
conduit le véhicule
Ce sont mes mains sur le volant
Mon sexe candide qui implore




 JOYCE MANSOUR





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