Paul Celan
Corona
De ma main l’automne grignote sa feuille : nous sommes amis.
Nous écalons le temps hors des noix et l’instruisons à marcher :
le temps rentre dans l’écale.
Nous écalons le temps hors des noix et l’instruisons à marcher :
le temps rentre dans l’écale.
Dimanche au miroir,
on dort dans le rêve,
la bouche parle vrai.
on dort dans le rêve,
la bouche parle vrai.
Mon oeil descend jusqu’au sexe de l’aimée :
nous nous regardons
nous nous disons des paroles obscures,
nous nous aimons comme pavot et mémoire,
nous dormons comme le vin dans les conques,
comme la mer dans le rayon de sang de la lune.
nous nous regardons
nous nous disons des paroles obscures,
nous nous aimons comme pavot et mémoire,
nous dormons comme le vin dans les conques,
comme la mer dans le rayon de sang de la lune.
Nous sommes à la fenêtre enlacés, ils nous regardent de la rue :
il est temps que l’on sache !
Il est temps que la pierre consente à fleurir,
qu’au désarroi batte un coeur.
Il est temps qu’il soit temps.
il est temps que l’on sache !
Il est temps que la pierre consente à fleurir,
qu’au désarroi batte un coeur.
Il est temps qu’il soit temps.
Il est temps.
Paul Celan
Pavot et mémoire
in Poèmes,
Traduits par John E. Jackson
* * *
On songera aux « Halme der Nacht », (épis de la nuit) dont le titre a été repris par Anselm Kiefer dans une oeuvre gigantesque dédiée à Paul Celan, tant les deux hommes sont indissociables.
Anselm KIEFER
Für Paul Celan
Halme der Nacht
Pour Paul Celan, Epis de la nuit
1998-2012
Für Paul Celan
Halme der Nacht
Pour Paul Celan, Epis de la nuit
1998-2012
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