dimanche 19 avril 2020

François Cheng











François Cheng, la poésie en majesté


Dans la grisaille du métro parisien, à la même époque l'an dernier, une voix suave susurrait dans les haut-parleurs: «La beauté est une rencontre. Toute présence / Sera par une autre présence révélée. / D’un même élan regard aimant figure aimée ; / D’un seul tenant vent d’appel feuilles de résonance.» C’est la comédienne Rachida Brakni qui lit ce quatrain de François Cheng, un moment surprenant offert par la RATP à l’occasion des vingt ans du Printemps des poètes. Ce n’est pas un hasard si la Régie autonome des transports parisiens a choisi l’écrivain et calligraphe: il a rendu à la poésie sa popularité. Il faut remonter à Aragon ou Prévert pour faire rimer vers avec best-seller. C’est le cas des recueils de François Cheng. Enfin le royaume a touché 28.000 lecteurs avant sa publication en petit format dans la collection «Poésie/Gallimard». Ses précédents titres, notamment La vraie gloire est ici et À l’orient de tout, ont été vendus à près de 60.000 exemplaires.



François Cheng
«Ah! François Cheng! C’est une exception! Un phénomène! Il incarne une véritable poésie, avec une langue limpide. Au fil des années, il s’est constitué un énorme lectorat qui lui fait confiance», explique Jean-Pierre Siméon, ancien directeur du Printemps des poètes et directeur de la collection «Poésie/Gallimard», poète lui-même. Bien sûr, les succès de François Cheng dans ses autres registres - le roman, l’essai ou le livre de méditation - y sont pour quelque chose ; il a désormais un lectorat qui le suit, chaque fois un peu plus nombreux.

«Sa poésie plaît à l’oreille, plaît à l’âme ; c’est rythmé, agréable. Mais je crois surtout qu’il a su intégrer dans ses textes cette notion qui paraît aujourd’hui dépassée: le spirituel. Il a remis un lien entre l’être et Dieu ou une force céleste. Il écrit une poésie qui renoue avec le lyrisme, une poésie qui émeut et pourrait être chantée», explique Vénus Khoury-Ghata, Goncourt de la poésie, elle-même auteur d’un recueil à succès Les mots étaient des loups.



Rien n'est beau comme un amour retrouvé.
On suit la sente refleurie jusqu'au lieu
du premier rendez-vous; dès lors, le temps

est pour toujours à son commencement.



Nuage un instant
apprivoisé,
Tu nous délivres

de notre exil.



Plaisir d’amour, comment le préserver
Sinon en aimant d’amour ;
Chagrin d’amour, comment le surmonter

Sinon en aimant l’amour ?




La lumière n'est belle qu'incarnée à travers
Un vitrail ou le verre d'une bouteille de vin...
Consentons donc au sort d'être un œil fini
Qui se fait reflet de l'Eclat infini.




François Cheng
In Enfin le royaume



1 commentaire:

  1. La poésie de Cheng ne m'a jamais attirée, je ne cherche pas à analyser pourquoi. Après de nombreuses lectures, elle ne m'atteint toujours pas ou si superficiellement que j'ai renoncé à le lire. le mystère des mots...

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