samedi 4 septembre 2021

Alain Duault

 



J'ai tellement aimé vous embrasser l'épaule j'ai tellement
    De pierre de pluie tellement de lunes dans vos bras bleus
    Tellement d'oiseaux épouvantés quand le ciel se refroidit
    J'ai connu la peur et ses bottes de fer et ces vieux dragons
    Quand la tempête baratte la mer ô la flagellation de la mer
    Le diable est vieux et pluvieux mais rien ne m'empêchera
    De contempler votre épaule comme un vin mêlé de poivre
    Au jusant des narines rien n'est plus ange qu'une fille nue
    Poudrée d'or qui marche comme vous sous la pluie saoule
    Et son épaule ruisselle jusqu'au souvenir car j'ai tellement
    Ce frôlement des lèvres sur une peau à peine sur un frisson
    Ce luxe opulent d'une chair pullman qui palpite un opium
    Ambre obscur doux comme une nuit de madone en Orient-
    Express oh oui j'ai tellement cette houle une nuque souple
    La courbe adorable qui découvre une perspective enivrante


Alain Duault

Ce qui reste après l'oubli 


in La Nouvelle Revue Française, Avril 2008




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci d'utiliser cet espace pour publier vos appréciations.