Avec un bel ensemble, la presse a parlé du renoncement de Hollande, passant à côté d’un mot plus approprié, savoir renonciation :
« Renoncement de Hollande : une bonne nouvelle pour la gauche ? » (LeMonde.fr) ;
« Le renoncement de François Hollande ou le signe d’une crise aiguë » (Le Figaro) ;
« Le renoncement de François Hollande le fait grimper dans les sondages » (Le Parisien).
Ce terme devrait être réservé à un contexte mystique : c’est « l’action de renoncer aux choses du monde ». Renonciation était le mot idoine : c’est un « terme d’affaires et de jurisprudence en place duquel on ne peut dire renoncement. Renoncement est un terme de morale et de spiritualité » (Littré).
L’empereur Charles Quint renonça à sa couronne et partit s’enfermer dans un couvent, jusqu’à son trépas. Il est permis de parler de son renoncement. Hollande a seulement renoncé à se présenter à la primaire du PS. Il n’a pas pour autant, semble-t-il, renoncé au monde ni aux plaisirs terrestres, au nombre desquels peut-être le Flanby. Il pourra affirmer, comme la jeune et séduisante Célimène envoie à Alceste à la fin de la pièce dans Le Misanthrope de Molière :
« Moi renoncer au monde avant que de vieillir
Et dans votre désert aller m’ensevelir ! »
Précision lexicale bien venue, merci cher Nuage. De plus, grâce à Flanby, à Molière, à Alceste et aux perroquets paresseux de la presse parisienne on peut, sans déplaisir, juger de la continuité et de la vitalité des comédies françaises.
RépondreSupprimerQuant à votre Célimène, confessons que nous serions accablés qu'elle abandonnât son costume de scène pour aller au couvent. Pour le coup, ce serait un horrible renoncement !
J.