Cette jeune fille-là voulait se marier avec un torrent. Mais voyons, grondait son père, tu es folle, Clarisse, on n’épouse pas un torrent ! C’est bon, c’est bon, l’épouser, l’épouser pas, mais on peut l’aimer n’est-ce pas ? D’ailleurs, c’est déjà fait. – Un peu plus tard, Clarisse accoucha d’une petite source, la plus charmante du monde.
Par les cornes
Faut prendre le taureau par les cornes, qu’on dit. Et c’est encore assez facile : un peu de chatouille au menton, un mot gentil, une caresse au bout du nez… C’est bien plus difficile de charmer un ver de terre. Clin d’œil, caresse et chanson, peu lui chaut. Ça ne servirait à rien, dites-vous, de charmer un ver de terre. D’accord, mais prendre un taureau par les cornes, ça sert à quoi ?
Les autres
Nous sommes, vous et moi, des personnes qui n’ont jamais tort. Quelle vertu ! Et la peine qu’il faut se donner ! Oh la la ! Mais le plus dur, c’est encore de faire comprendre ça aux autres.
Boum
Je dis boum et tu dis boum boum. Je réponds boum boum boum, car je veux boumer plus boum que toi. Ça reboum de plus en plus fort, et c’est ainsi que commencent les grands empires. C’est ainsi que les grands empires finissent. Et d’ailleurs que, boum, ils recommencent.
Les oignons
Si les oignons font pleurer, c'est à cause du respect humain. Dans l'ancien temps, les oignons faisaient rire et chacun les respirait, afin de trouver la gaité. Un sage blâma ce rire dénué de fondement et les oignons en furent humiliés. Ils comprirent que les larmes seules sont tolérables sans motif.
La brebis galeuse
Justement la plus belle brebis devint galeuse. Comme c’était la plus belle, on aima bien cette gale et d’autres brebis voulurent devenir galeuses. Une seule brebis demeura sans gale. Eh bien, on lui tint rigueur, on la mit à l’écart. Et on la nomma la brebis galeuse.
La fraise des bois
Aubin cueillait des fraises dans les bois. – Baste, une femme nue, dit-il tout à coup. C’est ici que ça pousse ; je me demandais bien. Elle venait à lui, souriante et légère. Ils eurent beaucoup d’enfants et Aubin dut trimer comme un nègre.
Le ciel
Jamais vu le ciel, cet enfant élevé au fond de la mine. Pas de saisons, pas de soleil. La beauté du charbon et la beauté des lampes, la beauté des visages, oui. Mais le ciel ; jamais vu, jamais vu. Les arbres, les oiseaux, n’en parlons même pas. Et toi, tu as vu le ciel, toi ?
La suite à lire demain
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Pures délices...
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