vendredi 11 octobre 2019

Ronsard. Comme on voit sur la branche






Comme on voit sur la branche est un extrait du recueil Sur la mort de Marie publié en 1578 par Pierre de Ronsard. Contemporain de Du Bellay, ils suivirent les mêmes études, et fondèrent ensemble un groupe de 7 poètes auto-proclamé La Pléiade. Des copains, en somme ! Quoique. Mais c'est une autre histoire, trop longue à narrer ici. Au moins avaient-ils tous en commun le désir d’enrichir la langue française.
      
Ce sonnet est un poème officiel écrit sur demande (et commande) du roi Henri III, c'est-à-dire de circonstance : ne venait-il pas de perdre sa maîtresse Marie de Clèves, morte à l'âge de 21 ans en 1574 ...





Comme on voit sur la branche 
  

Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,

Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.


Sur la mort de Marie



Pierre de Ronsard
In Amours





Note sur les poètes du groupe de la Pléiade :
Outre Ronsard, la Pléiade regroupe Joachim du Bellay, Jacques Pelletier du Mans, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard et Étienne Jodelle. À la mort de Jacques Pelletier du Mans, Jean Dorat prendra sa place au sein de la Pléiade. Et c'est en 1556 que Ronsard prit, pour désigner ce groupe, le mot « Pléiade » entériné par la postérité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci d'utiliser cet espace pour publier vos appréciations.